- VENDÉE
- VENDÉEVENDÉES’étendant au sud de la Loire, en bordure de la mer, limitée à l’est par le Poitou et au sud par la Charente, la Vendée est composée de deux régions aux caractères bien différents: la Vendée intérieure et la Vendée maritime; l’ensemble est dirigé par Nantes.La Vendée intérieure est un pays de bocage planté sur des plateaux cristallins ou schisteux. C’est la partie méridionale du massif Armoricain; la dorsale vendéenne, de direction nord-ouest - sud-est, est la zone la plus élevée de Vendée; formée de granite et de granulite, faillée et bombée au Tertiaire, elle atteint 288 mètres au mont Mercure et 285 mètres au puy Crapaud. Elle domine au nord-est les collines des Mauges, qui atteignent de 80 à 150 mètres, et la Gâtine de Parthenay, blocs basculés vers les vallées du Thouet et du Layon, et au sud-ouest le bas Bocage, pénéplaine éocène, disloquée au Tertiaire, s’élevant de 80 à 100 mètres, accidentée de collines dans des schistes peu métamorphisés. Au sud se trouve la Plaine, composée de calcaire jurassique, étroite, qui plonge sous le Marais poitevin. Cette partie de la Vendée se consacre essentiellement à la culture. Les précipitations atteignent de 850 à 1 000 millimètres sur les hauteurs et 750 millimètres dans le bas Bocage; sur des sols sableux, froids et humides, les exploitants agricoles cultivent quelques céréales, mais surtout toutes les plantes nécessaires à l’élevage bovin: betteraves et choux fourragers, trèfle, luzerne, prairies qui couvrent 20 p. 100 de la surface agricole utile. La Plaine, plus sèche, a une culture céréalière plus importante que le reste de la Vendée, à laquelle elle allie un élevage laitier. Les agriculteurs élèvent des races bovines diverses: la parthenaise pour le travail; la maine-anjou, la charolaise pour la viande, élevées surtout dans l’ouest et le centre; la normande et la frisonne pour le lait et le beurre, élevées surtout dans le sud. La Vendée est une région d’embouche, surtout dans les Mauges. Le paysage agraire traditionnel a subsisté, malgré les changements qui sont intervenus: concentration des exploitations, disparition du métayage, intensification de la culture fourragère avec la culture de prairies temporaires, mouvement coopératif, syndicalisme paysan. Le Bocage est serré et abrite de nombreux villages et des bordages soit en fermage, soit en faire-valoir direct, de 2 à 8 hectares; de plus grandes exploitations (de 20 à 50 ha) sont en métayage et appartiennent à de grands propriétaires: noblesse locale, Nantais, Parisiens. Le département a connu une forte implantation d’unités de transformation du secteur agroalimentaire.La vie industrielle de cette Vendée intérieure s’est bien développée. Cholet (56 528 hab. en 1990) s’est spécialisée dans la confection, et les marques cholétaises sont connues dans le monde entier: c’est le premier centre européen de la mode enfantine; La Roche-sur-Yon (48 156 hab. en 1990) est un centre administratif qui a des usines de confection et des industries diverses; Fontenay-le-Comte (17 500 hab. en 1990) a une industrie mécanique, de même que Parthenay (11 000 hab. en 1990); l’uranium extrait près des Herbiers est concentré à L’Escarpière.La Vendée maritime est autre; sur une côte rectiligne, les ports sont rares: Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Les Sables-d’Olonne (16 657 hab. en 1990) qui pratiquent la pêche de la sole, de la langoustine, du poisson de chalut. Ancien port de commerce colonial, Les Sables-d’Olonne, grâce aux apports du centre de marée (à l’extrémité est du bassin d’ancrage), se sont hissés à la cinquième place des ports français au début des années 1990. Les ressources de la mer sont utilisées à partir de la terre: ostréiculture de la baie de Bourgneuf, mytiliculture de la baie de l’Aiguillon, ramassage de coquillages, marais salants; en arrière des dunes boisées qui longent le littoral, de petits agriculteurs pratiquent une agriculture limitée sur de petites parcelles: ail, oignon, pomme de terre, légumes verts, vigne; la culture de tulipes s’est développée depuis les années 1980. La baie de l’Aiguillon se convertit en polder. Le tourisme, avec deux millions de visiteurs par an, est une ressource importante de la région: 110 kilomètres de plages sont disponibles dans une région très ensoleillée, où les précipitations sont limitées durant l’été. Les campings, les hôtels sont nombreux, et les promoteurs immobiliers ont construit des complexes de vacances; Saint-Jean-de-Mont est le pôle de cette activité: la ville (5 600 hab.) passe à 150 000 l’été. L’île de Noirmoutier et l’île d’Yeu bénéficient aussi du tourisme, surtout la première, qui est reliée au continent depuis 1970 par un pont; elle groupait en 1990, sur 57 kilomètres carrés, 9 180 habitants dont la majorité s’adonne à l’ostréiculture et à la culture de primeurs. L’île d’Yeu, à 17 kilomètres du continent, comptait, sur 22 kilomètres carrés, 4 896 habitants qui se livrent surtout à la pêche.En arrière de la côte se trouvent les Marais: Marais breton ou vendéen au nord, Marais poitevin au sud; ils ont été formés au moment de la transgression versilienne dans d’anciens golfes éocènes et remplis de sables pliocènes, puis de bri flandrien (apports marins de boue gris bleuâtre). Le Marais breton, qui couvre 36 000 hectares, est consacré à l’élevage des bovins et des canards. La ville principale est Challans (13 050 hab. en 1990). Le Marais poitevin s’étend sur 70 000 hectares et se partage en marais mouillé d’une part, qui couvre 25 000 hectares mal drainés et où une population dense (40 hab. au kilomètre carré) pratique l’élevage et des cultures maraîchères, en marais desséché d’autre part, qui couvre 45 000 hectares et où une population moins dense (de 15 à 20 hab. au kilomètre carré) cultive dans de grandes et moyennes exploitations (de 60 à 80 hectares) blé, cultures fourragères, prairies sur le bri, et élève des vaches laitières. Marans (4 187 hab. en 1990) en est la ville principale.Vendée(guerres de) insurrection contre-révolutionnaire de l'ouest de la France (dép. de la Vendée et voisins) en 1793. L'"armée catholique et royale" compta 40 000 membres, dirigés par des nobles et des roturiers. Ils prirent des villes, échouèrent devant Nantes, et furent défaits à Cholet (oct. 1793) par Kléber. En 1796, Hoche les vainquit.————————Vendéedép. franç.; 6 721 km²; 509 356 hab.; ch.-l. La-Roche-sur-Yon (48 518 hab.). V. Loire (Pays de la) [Région].
Encyclopédie Universelle. 2012.